Maximômes

mel · Légende d'or Inscrit le: 19 Juin 2008 Messages: 3382

Un soir de raclette...

Voilà déjà plusieurs jours que des contractions se font sentir, pas ou peu douloureuses, avec perte du bouchon muqueux le jeudi 7. Je ne me fais pas d'illusion, je sais ô combien les choses peuvent tenir encore, et ce jusqu'au 16, voire plus tard, d'autant plus que je n'ai pas eu la joie de connaître un travail spontané pour Gabriel.

Je savoure ces dernieres semaines de grossesse, tout en étant impatiente de rencontrer mon tout-petit. Les nuits sont devenues difficiles avec des douleurs de bassin vraiment pas sympa, mais je sais que ça ne durera qu'un temps...

Samedi 9 mars...

Journée chargée avec gros plein de courses, grand ménage, et repas avec mes parents et nos meilleurs amis. Depuis le temps que je rêve d'une raclette !
Ca contracte gentillement, je mets ça sur le compte de l'agitation de la journée, et me pose une bonne heure devant la TV. Un reportage sur les gens du voyage..mais j'ai la tête ailleurs, bien ailleurs...

Nos invités débarquent sur les coups de 19h, tout va bien, je suis si heureuse de voir ma meilleure amie et son tout petit. Ma maman me trouve une petite mine, me demande si ça va. Oui oui, mise à part toujours des contractions qui irradient dans le dos (cest bien la premiere fois tiens). Ma meilleure amie me dira plus tard qu'elle a lu dans le regard de ma maman qu'il se passait quelque chose..Comme si ma maman savait déjà que...

Le repas se passe très bien, mais je ne savoure même pas ma raclette...pfff, je ne sais pourquoi. Tout le monde part vers 22h. Gabriel est déjà au lit, et mon mari, après un peu de ménage, va rejoindre les bras de Morphée, il a en effet fait la fête (un peu trop...) le vendredi soir, et a du mal à tenir. Je file sous la douche, comme à mon habitude, et le rejoins à 23h.

23h30....je ne dors pas, c'est bien la première fois depuis des semaines que ça ne m'est pas arrivé. Je reste un peu au lit, je sens que ça tire dans le ventre, mais sans plus...

00h15...non vraiment la position allongée n'est pas la meilleure, je décide de me lever pour me poser devant la télé. Je préviens quand même mon mari, pour qu'il ne s'inquiète pas de ne plus me voir au lit. Il tend vaguement l'oreille, et se rendort direct...Bonjour la solidarité !!

J'arrive vers mon canapé, et là un drôle de sentiment m'envahit : je suis contente de gérer « seule » le début des contractions ( j'avais tellement peur que Gabriel me voit souffrir...), mais ce silence est oppressant...Allez, j'allume la télé pour me changer les idées. Et là forcément, elle ne fonctionne pas, Seb ayant fait du trafic dans les branchements pour la machine à raclette..ppfff, jessaie de voir, de me baisser derriere le canapé, mais je n'arrive pas à résoudre le probleme, et reste seule dans le silence, dans la pénombre, entourée par mes 2 chats qui trouvent bien singuliere ma présence...

Bon, je me décide à noter mes contractions. Les yeux rivés sur ma pendule, je sens que ça se rapproche gentillement, mais j'ai tellement peur d'un faux travail que je prends 2 comprimés de spasfon. Je rêve d'un bain, mais crains de réveiller Gabriel, qui ne dort d'ailleurs pas... Je l'entends discuter dans son lit...Je me connecte à internet via mon téléphone, et je tombe sur Dali en plein milieu de la nuit, ça me fait sourire.Je traine sur certains forum, sur facebook, histoire de me changer les idées. Mais rien n'y fait, le spasfon ne chage rien.

Je tente de m'examiner, mais c'est loin d'être évident...
2h du matin... Je me décide à appeler ma collègue en salle d'accouchement, les contractions sont de plus en plus douloureuses, et se rapprochent, environ toutes les 4/5minutes. Je lui dis que j'ai un peu peur d'un faux travail, mais les contractions deviennent peu supportables, alors je lui dis que je serai là d'ici 1h, le temps de reveiller mes hommes et de déposer gabriel chez mes parents. Nous avons environ 45 minutes de route.

Je rassemble les dernieres affaires, et là je me rends compte que les contractions se calment..mince mince...enfin non, elles sont toujours voire + douloureuses, mais s'espcent légèrement dans le temps...Je reprends place dans le canapé, parle à mon tout petit. 3 contractiions toutes les 7/8 minutes plus tard, les choses repartent de plus belles, ouf ! Entre les douleurs, je me dis qu'il faut que j'attende un peu, que si je peux tenir encore 2h à la maison, ça fera toujours ça de gagner niveau sommeil à mon mari. Mais les douleurs s'intensifient, un mal de dos me paralyse à chaque fois...Allez maintenant on y va !

Il est alors 2h45. Je réveille tranquillement mon mari, en lui disant qu'il faut partir...Il me demande : où?!!!! Je le laisse émerger, je charge pendant ce temps là la voiture.

25 minutes plus tard, nous voilà en route, avec gabriel qui chante dans la voiture, très heureux de ce « contre temps nocturne » ! J'appelle mes parents en m'excusant... !

Entre les contractions, nous papotons avec Seb, un mélange de fatigue, d'excitation...Les yeux rivés sur l'horloge de la voiture, les contractions reviennent désormais toutes les 3 minutes, la route me paraît interminable. Et les dos d'âne... ! La position assise est vraiment ce qu'il y a de pire pour gérer les douleurs dans le dos.

3h35 environ, nous voilà chez mes parents. Je sors de la voiture, ça me fait un bien fou de marcher. Je n'avais juste pas pensé qu'il fallait que l'on monte le lit parapluie, et que l'on explique des petites choses à mon père ( ma maman dormait). Le temps me paraît interminable, je ne rêve que d'une chose, la péridurale !

4h, arrivée à la clinique...

Je sais que c'est ma collègue préférée qui travaillle cette nuit, elle était présente pour la naissance de Gabriel, je suis sereine.

Une analyse d'urines plus tard, me voilà en salle d'accouchements. Premier examen: verdict : 3-4 cm, col hyper souple, bref, c'est bien favorable ! Je demande à ma collègue qui est l'anesthésiste..pas de bol, c'est un des plus lents qui est de garde. Sympa certes, mais lent. Elle me propose de l'appeler direct, le temps qu'elle me perfuse et mette le monito il sera là. Ma collègue auxiliaire me tient la conversation, je n'ai pas trop la tête à parler à vrai dire, et lui fait comprendre, surtout qu'elle continue à pipletter pendant mes contractions !

4h15, me voilà perfusée, et l'anesthesiste arrive. Je le sens un brin stressé... Bingo ça n'a pas loupé, il me pique n'importe comment, me triture le dos pendant 45 minutes, ma collègue sage femme ne voit pas le bout, on se lance des regards qui en disent longs...5h, péridurale posée, mais elle ne me soulage pas complètement, je sens largement le pic des contractions. L'anesthésiste est désolé de cette pose folklorique, il me dit qu'il est stressé, blablabla..

Entre temps une seconde patiente arrive, je me retrouve donc en tête à tête avec mon mari, qui commence à piquer du nez dans le fauteuil.
Les contractions continuent, je suis moyennement soulagée mais bon, ça me va quand même, je ressens un minimum les choses.
6h 10 du matin, ma collègue ré apparaît, et me propose de percer la poche. Dilatation à 6 cm, mais tête de bébé encore haute, je suis sûre qu'il n'est pas bien tourné, car je ressens les douleurs dans le dos. Un ptit coup d'ocytocine plus tard, bébé nous fait un magnifique ralentissement de 9 minutes, la césarienne me pend au nez, je deviens complètement stressée et nauséeuse.. bébé récupere, mais continuera qq petits ralentissements jusqu'à la naissance...

7h: on refait le point. Bébé reste haut, et le col est tellement souple que dilatable à 8cm. Ma collègue me fait de l'acupuncture, on joue avec les positions, mon mari est dans les bras de Morphée. Je commence à ressentir sérieusement la fatigue, mais impossible de fermer les yeux..Un mélange d'excitations et de stress, les yeux rivés sur le monitoring..déformation professionnelle... Bébé a du mal à supporter les contractions, il ralentit à chaque fois. Ce n'est pas profond, mais çe ne me plait pas vraiment...

8h10: Mon mari file s'aérer, pendant que ma collègue me réexamine. Le bébé est tuojours un peu haut, je me mets sur le côté et ma collègue me repose des aiguilles d'acupuncture.
8h20: Des douleurs intensent m'assaillent, les contractions s'intensifient, j'essaie de gérer et dis à ma collègue de laisser agir au max les aiguilles, je suis sûre que bébé commence sa descente.
2 minutes plus tard, je perds pieds, le bébé ne supporte plus les contractions, tout s'accélère..Ma collègue me dit de me remettre sur le dos, afin de m'examiner. L'examen ne sera pas utile, la tête de mon bébé arrive. Elle me prie de ne pas pousser, histoire qu'elle mette ses gants. Mon mari revient dans cette ambiance, il n'y comprend pas grand chose...!
je ferme les yeux, me concentre sur la merveilleuse rencontre qui m'attend.

Une poussée plus tard, à 8h28, mon petit Clément ouvre les yeux sur ce monde... Un bonheur immense m'envahit, j'oublie toutes les douleurs, il me paraît si petit...Clément se love contre mon sein, une nouvelle vie à 4 peut débuter...

La découverte du sexe, eh ben ça n'a pas du tout été ma priorité. Pour moi, j'accueillai mon bébé, et le reste avait peu d'importance. Un seul léger regret, au moment où m'on découvrait le sexe, une fille de l'équipe a annoncé « la couleur » alors que javais précisé que je ne souhaitait pas que l'on nous le dise...bon, peu importe hein, mais cest la seule petite ombre au tableau.
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2011, 2013 et ...