Maximômes

[Alaïs]

Ça fait un bout de temps que j'ai envie / besoin de vous en parler mais je ne savais pas quel bout m'y prendre. Volontairement, il n'y aura pas trop de détails, je pense que vous comprendrez pourquoi.

(J'éditerai ce qui suit un peu plus tard.)

Il y a deux ans, au moment de reprendre dans le secondaire, mes problèmes d'angoisse ont augmenté. J'étais suivie (mal, mais je ne m'en suis rendu compte qu'après) et fait des démarches pour essayer d'avoir une affectation qui n'interrompe pas ce suivi. Plusieurs d'entre vous s'en souviennent sans doute, ces démarches n'ont pas marché. J'ai commencé à préparer les cours pour la reprise. Le contenu me plaisait mais la panique augmentait chaque fois que je m'imaginais devant une classe. Le jour de la pré-rentrée, j'ai fait un malaise d'angoisse et de panique lors du repas de midi. Si j'avais pu, je me serais repliée en position fœtale en pleine rue. Heureusement, mon mari avait pris sa journée pour m'accompagner, s'inquiétant de la fréquence de mes crises d'angoisse. Nous nous sommes rendu compte que mon médecin n'avait pas du tout pris la mesure de ce que je vivais.

Changement de médecin en catastrophe, et le médecin consulté me dit qu'il est hors de question que j'y retourne. Arrêt-maladie. Pendant deux mois, je n'ai osé voir personne, je me suis repliée sur moi-même, j'avais honte d'être en arrêt alors que je venais de reprendre dans le secondaire, je me faisais l'effet d'un tire-au-flanc paresseux et réfractaire au boulot. Je crois que ce qui m'a empêchée de trop sombrer, c'est que j'avais une thèse à finir. Ça a été très thérapeutique et ça m'a empêchée de couler entièrement.

Pendant la première année d'arrêt-maladie, tout le monde - sauf mon mari - m'a soûlée sur l'air de "bon tu vas chercher du travail quand même pour la rentrée prochaine", me renforçant dans l'idée que mon arrêt-maladie était de complaisance. "Oui mais tu comprends, tu ne nous dis rien, on ne peut pas savoir que tu ne vas pas bien". Forcément, si ma famille pense que mon arrêt-maladie est de complaisance, ce n'est pas auprès d'eux que je vais aller m'épancher. Je pensais pouvoir reprendre sur un poste autre que dans le secondaire, je commençais à chercher du boulot, et à la fin du printemps, la rechute. Je ne tenais plus debout, j'étais épuisée, je dormais très mal. Quand j'ai dit à mes parents que je n'étais pas passée loin de l'hospitalisation, ils ont été étonnés. Dans ces conditions, hors de question de reprendre. Les médecins qui me suivaient n'ont pas été étonnés.

J'ai donc enchaîné sur une prolongation de congé longue maladie. Ça a été très dur à accepter, mais c'est ce qui a fait que j'ai vraiment réussi à accepter le fait que j'étais malade. Il m'a fallu tout ce temps-là pour comprendre, aussi, que je ne serais jamais capable de reprendre un poste dans l'enseignement, alors que j'aime transmettre des connaissances, parce que je traîne une phobie scolaire due à ce que j'ai vécu au collège et au lycée.
Dans ces conditions, pourquoi est-ce que j'ai passé l'agreg? Parce qu'aucun directeur de thèse de ma discipline ne prend d'étudiants en thèse sans CAPES ou agreg. Mais je ne regrette pas d'avoir fait une thèse car, paradoxalement, c'est cette thèse qui va m'ouvrir des portes si je ne perce pas dans la recherche. L'agreg m'a quand même servi à quelque chose.

Actuellement, je suis toujours en congé-maladie car il reste beaucoup de fatigue physique et de séquelles des grosses crises de l'an dernier et que je m'épuise très rapidement en cas de coup dur (l'hospitalisation de ma grand-mère m'a mise sur le flanc). De toutes façons, administrativement, il n'est pas possible de mettre fin au congé-maladie pour prendre une disponibilité en cours d'année. Mais, sauf gros contre-coup, je pourrai reprendre un travail hors de l'enseignement en septembre.

J'ai passé plus d'un an à me cacher, à mentir, à biaiser au moment de répondre à des questions sur mon activité professionnelle. Une partie de ma famille n'est toujours pas au courant (peur du qu'en-dira-t-on, etc... ), mais j'en suis arrivée à un stade où je n'ai plus honte de parler de tout ce qui m'est arrivé pendant cette année et demi
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Madame la cigogne, c'est quand tu veux.

[Mamienouche]

quand vas-tu filer un coup de pied à ceux qui attendent tellement de ce que tu es parfaitement capable de donner mais qui t'empêchent de le faire ?

Alaïs, ce que tu écris ne m'étonne pas et je crois que si tu continues à faire autrement que pour toi-même, tu vas sombrer...

Bon sang... tu es brillante, intelligente...

[mimosa]

en te lisant je retrouve les symptômes de phobie scolaire de toto, avec les différentes étapes : on se force à aller en cours, on a honte alors on se tait, on encaisse (très mal) la suspicion d'être feignasse, on est dégoûté que les gens ne voient pas/ne croient pas le mal être qui ressemble à de la dépression, du coup on se tait et on se fait tout petit, on ne sort que quand on est obligé et on développe phobie sociale, l'impression qu'on est regardé, on se fait des questions-réponses erronées sur l'impact de la maladie, piou je suis contente que tu en parles et que tu ne subisses plus la maladie mais que tu la gères, si je peux t'aider en MP n'hésite pas!
pour le suivi, je me rends compte que les X rv avec psychologue n'ont soigné thomas que superficiellement, il a vraiment fallu que ça pète et que le diagnostic soit posé à l'hosto pour enclencher guérison..., et suivi par psychiatre ps psychologue...
une cliente a son frère qui a fait phobie sco tout le temps du collège-lycée-fac où ça a "explosé" mais personne ne le croyait, il a un parcours atypique mais il a surmonté tout ça , c un vieux comme toi ps comme mon ado, donc tu vois...
ce qui est étonnant c que tu te sois jetée dans la gueule du loup en étant prof
tu peux faire passer tes connaissances en écrivant/éditant..., en donnant des cours par correspondance, tu trouveras TON chemin
tu n'as ps idée de l'incompréhension autour de nous, j'ai entendu des trucs horribles pendant deux ans...


je suppose que tu sais déjà que tu es brillante, intelligente et que tu as des valeurs très respectables ?
ce qui a aidé le gosse à avoir un déclic, c de s'entendre dire (par son médecin, pas par sa mère ) qu'il était sensible et intelligent et que les élèves traités pour phobie scolaire sont tout sauf des imbéciles et des paresseux, mais ont un tempérament riche et qu'ils se posent 10000 questions ..., et bien sûr que je l'ai cru et que j'ai vite compris ce qui se passait ct essentiel pour l'aider

profite de ton arrêt pour chercher des pistes de reconversion où tu continueras à donner des cours autrement ?

le "hic" du diagnostic c qu'il faut en moyenne trois ans pour parler de guérison...
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La vie c’est comme la bicyclette,il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre (Einstein)

[Alaïs]

Maminouche, c'est ce que je suis en train de faire J'ai osé dire m... aux projets que les autres fantasmaient pour moi et j'ai entrepris de suivre ma voie, selon mes idées, de commencer à me faire connaître avec mes capacités auprès d'employeurs potentiels l'an prochain. Et ça marche Je me fais plaisir en faisant des choses qui me correspondent vraiment, ça marche, c'est thérapeutique, et ça me permet d'aller à mon rythme, en fonction des phases de phobie / repli sur moi / angoisses tout en faisant ce que j'aime quand je suis dans un bon moment. Avec le recul, ça a été une chance pour moi que ça pète, si j'ose dire (même si le médecin m'a dit que si je n'avais pas explosé maintenant, je l'aurais fait dans quinze ans ). Si j'avais continué comme ça, j'aurais suivi les voies tracées pour moi par mes parents et leurs attentes pour leurs enfants.

Mimosa, c'est exactement ça. Je me suis forcée pendant des années, jusqu'au jour où je n'ai plus pu. Je veux bien en discuter avec toi par MP
Me jeter dans la g... du loup, je n'avais pas le choix, j'étais obligée d'en passer par là si je voulais faire ma thèse. J'ai encore une petite chance sur des postes dans la recherche sans enseignement - ou alors face à un public beaucoup plus mûr, attentif à ce que j'ai à dire. Et puis je pensais honnêtement que j'avais surmonté ma scolarité humainement très difficile, et en fait non, pas du tout.
�Écrire, c'est mon principal projet. J'écris beaucoup depuis le début de mon arrêt, j'ai fait lire ce que j'écris et ça intéresse pas mal de monde. Je pense sincèrement que je peux trouver de quoi ramener suffisamment d'argent pour vivre selon notre idéal de vie. Je prépare ma reconversion depuis plus d'un an, à petites touches, ça m'aide aussi à surmonter tout ça et à me dire qu'il y a de l'espoir au bout.
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Madame la cigogne, c'est quand tu veux.

[liza]

Le reconnaître, va te faire avancer crois-moi, c'est en bonne voie même si la route sera encore longue....

[Bleuette]

Peux pas dire mieux que Mamienouche.
Prends soin de toi et trace ton chemin pour TOI

Plein de courage; Tu as fait déjà beaucoup de chemin.
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G(2000) G(2001) F(2002) G(2005) F(2006) F(2009) F(2010) et F(2011)

[mimosa]

je suis dispo pour et quand tu veux c un sujet qui me touche beaucoup tellement j'en ai bavé pour toto
tiens, tu pourrais même écrire là-dessus hein, il y a un manque de formation/information abyssal auprès des collèges/lycées alors que c précisément là que ça se passe le plus souvent et ton point de vue a la richesse d'avoir les deux sons de cloche, l'élève en souffrance et le prof...
si tu envisages sérieusement de publier en théologie, philo etc, je pourrais te faire rencontrer un de mes clients éditeur indépendant spécialisé en sciences humaines, le genre brillant et sympa
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La vie c’est comme la bicyclette,il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre (Einstein)

[val.]

[tequelle]

[carpediem27]

Alaïs en fait tu étais une bombe à retardement pour toi même
Bon c'est un mal pour un bien si je peux m'exprimer ainsi ....

Je te souhaite le meilleur ,trace ton chemin selon tes envies , possibilités et vaille que vaille

Non sois heureuse , tu le mérites
_________________
Pat et sa tribu : 1996 , 1999 , 2000 , 2007

Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé , alors seulement vous vous apercevrez que l'argent ne se mange pas.

[adromaca]

plein de pensées à toi ...

et en effet tu avances et tu vas avancer à ta façon et ton rythme quelle chance pour toi, tu seras toi et ça n'a pas de prix, ce que tu as vécu est difficile alors ménage toi et soit indulgente avec toi et les autres basta tu as bien raison

et quand je vois que certains me disent que je " pourrais si je voulais, que je devrais que ..." etc etc ... aucune reconnaissance de la maladie, j'ose imaginer à peine ce que tu as pu vivre

prend soin de toi
_________________
un fils (1995) et 3 filles (1998 ; 2000 et 2001)

séparée depuis 04/2015
sclérose en plaque depuis 01/2005





Quoi que tu fasses de ta vie, les gens te critiqueront toujours ... Alors fais ce que tu veux !

[mammig]

Alaïs, MP

[SPQR]

MP



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Dgé et sa tribu (fille 2002, fille 2003, fille 2005, garçon 2007, fille 2008, garçon 2011)

[LAB]

On dirait mon mari quand il a fait sa dépression, en particulier pour le coté "tire au flanc" et peur de parler de cette maladie. Tu prends le bon chemin pour t'en sortir je te souhaite le meilleur.
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"La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'experience trompeuse, le jugement difficile." Hippocrate

[Quit62]

Bises
C'est pas cool, mais je te souhaite de vite trouver une voie.
Ca fait réfléchir à l'ambition qu'on peut avoir pour ses enfants en tout cas.
Bonne chance
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Mum of 3

[TICYA]

Le meilleur est à venir pour toi et ton mari.
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Maman de Titouan (21.02.1999), Cyprien (03.09.02), Achille (20.12.05) et Ferdinand (26.05.09), 1 chienne, 1 chat, 2 chattes et des projets pour 10 vies...

Be in love with your life every minute of it. Jack Kerouac

[TICYA]

[pain grillé]

[sandrine]

[figualix]